Parmi les différentes expériences vécues à l’école primaire, il en est une qui s’est avérée particulièrement difficile et qui a certainement laissé à chacun d’entre nous un souvenir négatif : nous parlons de la mémorisation des tables de multiplication, en fait la première vraie mémorisation à laquelle nous avons dû faire face.

La connaissance des tables de multiplication est très importante, car elle constitue la base de toutes les multiplications et divisions. Le résultat final de leur apprentissage est très bénéfique, mais le chemin pour y parvenir est difficile.

Tables de 1 à 10 avec la table de Pythagore

La méthode traditionnelle d’apprentissage des tables de multiplication se base exclusivement sur la répétition, ce qui demande un grand engagement de temps, un effort considérable, un sentiment d’ennui et conduit à des résultats très modestes en termes d’apprentissage. Cette méthode nous permet d’apprendre une quantité limitée d’informations par unité de temps ; le contenu appris de cette manière est très instable et est donc oublié très rapidement. C’est pourquoi la méthode de la répétition ne conclut jamais un apprentissage, car pour entretenir la mémoire, il faut toujours répéter.

En pratique, la méthode de répétition, au niveau neurologique, crée un nombre de synapses (connexions électro-chimiques entre les cellules des neurones) trop faible pour pouvoir garantir la qualité, la quantité et la durée de la mémorisation.

Pour ces raisons, la méthode de répétition est hautement inefficace ! !!

Comment apprendre rapidement ?

En analysant les caractéristiques des tables de multiplication, on découvre que celles qui vont de 1 à 5 sont relativement faciles à apprendre et ne nécessitent pas de technique particulière.
Les tables de multiplication de 6 à 9 sont beaucoup plus difficiles. Afin de les apprendre rapidement, nous utiliserons une stratégie de calcul arithmétique d’origine japonaise, fréquemment utilisée par les participants aux concours de calcul mental, comme le Memoriadi.

Voyons comment fonctionne cette technique simple : vous devrez associer les chiffres décimaux allant de 6 à 9, avec les doigts des deux mains, de la manière suivante :

  • le 6 avec le petit doigt ;
  • 7 avec l’annulaire ;
  • 8 avec le doigt du milieu ;
  • 9 avec l’index.

Dès que ces associations vous viennent naturellement, vous êtes prêt à calculer les tables de 6 à 9. Si nous voulons calculer 8×9, il nous suffit de mettre le majeur de la main gauche en contact avec l’annulaire de la main droite. À ce stade, nous avons deux doigts en contact, auxquels nous devrons ajouter tous ceux qui sont en dessous de ces deux-là ; nous avons donc au total 7 doigts, qui constituent les dizaines ; 7 dizaines correspondent à 70. À ce chiffre, nous devons ajouter ce que nous obtenons lorsque nous multiplions les deux doigts restants de la main gauche par le seul doigt restant de la main droite : 2×1 ou 1×2 = 2. Si nous ajoutons ce chiffre, qui est lié aux unités, aux dizaines précédentes, nous aurons le résultat final de la multiplication : 70 + 2 = 72.

Essayons maintenant de calculer 6×7. Mettons le petit doigt de la main gauche en contact avec l’annulaire de la main droite ; en plus de ces deux doigts, nous avons le petit doigt de la main droite, donc 3 doigts, qui correspondent à 3 dizaines = 30. Les doigts restants, en position plus haute que ceux en contact, sont 4 pour la main gauche et 3 pour la main droite ; on multiplie 4×3 et on obtient 12 unités ; 30 + 12 = 42.

Vérifions l’efficacité de la méthode proposée à l’aide d’un autre exemple.

Que fait 7×9 ?

Joignons l’annulaire de la main gauche à l’index de la main droite ; en plus des deux doigts, nous pouvons voir l’auriculaire de la main gauche et trois doigts de la main droite, tous positionnés sous les deux doigts en contact l’un avec l’autre. Au total, nous avons 6 doigts, donc 6 dizaines, ce qui nous donne le résultat 60.
Au-dessus des deux doigts en contact l’un avec l’autre, on voit 3 doigts de la main gauche et 1 de la main droite ; donc 3×1= 3 et 60+3 = 63, qui est le résultat exact de 7×9.
Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’une technique précise et rapide, en plus d’être immédiatement accessible.

Grâce à son utilisation, l’apprentissage des tables de multiplication de 6 à 9 sera très amusant, sans alourdir votre mémoire.

Ces calculs laisseront cependant une trace de plus en plus profonde et évidente dans la mémoire, qui les fixera progressivement dans la mémoire à long terme. En pratique, à un moment donné, les enfants se souviendront des tables de multiplication 6 à 9 sans avoir à effectuer ces calculs ; les informations nécessaires émergeront instantanément de la mémoire et il n’y aura pas besoin de soutien supplémentaire.

Quelles techniques pour apprendre des tables de multiplication ?

En ce qui concerne l’acquisition des tables de 6 à 9, nous venons de voir la technique la plus efficace pour les apprendre dans la joie et le plaisir. Pour enseigner aux autres, et pour encourager la révision de 6 à 9, nous pouvons utiliser des approches pédagogiques qui stimulent la mémoire de différentes manières :

La méthode de la grille

Dans cette stratégie, une grille est préparée pour chaque table, de 1 à 10, selon l’approche suivante :

1×1 = 1 1×2 = 2 1×3 = 3……1×10 = 10

2×1 = 2 2X2 = 4 2×3 = 6……2×10 = 20 et ainsi de suite jusqu’au tableau de 10….

Cette grille, qui fait appel à la fois à la logique et à la mémoire visuelle, permet d’avoir une vue d’ensemble des tables de multiplication, ce qui est utile pour un renforcement supplémentaire, même de celles déjà apprises. La grille ainsi préparée doit être accrochée à l’endroit où les enfants ont l’habitude d’étudier, afin qu’elle puisse être observée fréquemment.

Chansons et comptines pour les tables de multiplication

Le cerveau a une prédisposition naturelle à mémoriser des informations, liées entre elles par une rime ou une mélodie. Sur cette base, il est possible d’utiliser des chansons et des comptines, qui sont très drôles et divertissantes.

L’idéal est d’en trouver un pour chaque table, ce qui fait de cet apprentissage un exercice en chanson. Il suffit aux enfants de répéter mentalement la chanson ou la comptine pour que la mémoire du tableau correspondant soit assurée. Voici 3 exemples simples de tables chantantes, chacune avec un personnage spécifique en action :

Pour les 2, nous avons un chat ; 2×4= 8 Le chat était gros 2×5= 10 Il ne mangeait que des pois chiches
Pour le tableau 3, le personnage est une fille ; 3×3= 9 Et j’aime sortir quand il pleut 3×6= 18 Je joue toujours avec ma poupée
Pour la table de multiplication 5, nous avons un dragon comme personnage 5×4= 20 Ce dragon a de longues dents 5×6= 30 Si vous l’appelez, il prend peur Vous pouvez facilement trouver les tables de multiplication chantantes sur différentes chaînes YouTube.

Apprenez les tables de multiplication en jouant

Il existe un certain nombre de jeux qui peuvent être utiles pour faciliter la mémorisation des tables de multiplication.
Toutes ces activités peuvent être mises en place sous forme de “compétitions amicales” entre enfants :

Lancez les dés

Pour ce jeu, vous avez besoin de deux dés polyédriques spéciaux à 10 faces chacun. À chaque lancer, les enfants doivent multiplier les deux nombres qui sortent.
Si le résultat est correct, il peut être écrit sur le tableau pythagoricien vide. Le gagnant est celui qui parvient à compléter au moins une table de multiplication en 3-4 minutes.

Quiz sur les nombres surprises

Deux séries de cartes seront préparées ; une série sera consacrée aux opérations de multiplication (par exemple 5×4 ; 6×8 ; 7×9 etc…) avec les 10 tables de multiplication ; la seconde série contiendra les tickets, sur lesquels seront écrits les résultats de la multiplication. La deuxième série contiendra les tickets sur lesquels seront écrits les résultats de la multiplication. Tous les tickets seront placés et mélangés dans un récipient, puis chaque participant tirera 5 tickets. Dans un délai de 3-4 minutes, chaque enfant essaiera de résoudre son quiz. Si, par exemple, un ticket indique 12, il faudra identifier la combinaison de chiffres qui, lorsqu’elle est multipliée, donne ce résultat, c’est-à-dire 4×3 ou 3×4. Si, par contre, le billet contient une multiplication, par exemple 7×8, vous devrez déterminer le résultat exact (56). Le jeu comporte plusieurs manches pour déterminer le vainqueur.

Table avec la course et sonner la cloche

Une cloche est placée sur la table. Le jeu est particulièrement adapté aux rondes, dans lesquelles on joue des “défis à deux”. Les deux challengers se tiennent côte à côte à quelques mètres de la table. À ce stade, la personne qui dirige le jeu énoncera les tables de multiplication dans un ordre aléatoire, par exemple 7×8, 6×3, 2×8 etc… ; pour chaque question proposée, les deux enfants courront en essayant d’atteindre la cloche en premier, la sonner leur donnera le droit de donner leur réponse ; la bonne réponse vaut 1 point, mais en cas d’erreur, le point sera attribué à l’adversaire, qui pourra donner sa réponse s’il le souhaite ; si elle est correcte, il ajoutera un autre point à son avantage.

Recherche de l’intrus

Le but de ce jeu est de reconnaître les mauvaises opérations parmi un certain nombre d’options à partir d’un résultat donné. Vous devez préparer des cartes rondes avec un nombre au centre, par exemple 32, et autour de celui-ci les multiplications qui donnent ce nombre (4×8 et 8×4), auxquelles vous ajoutez deux autres opérations qui donnent un résultat incorrect, par exemple 3×9 et 7×5. Dans une séquence chronométrée, les enfants cherchent l'”intrus” dans 4 à 5 cartes.

Tombola pour les tables de multiplication

Ce jeu s’inspire du traditionnel bingo, mais dans notre cas, des cartes contenant des multiplications sont tirées et les enfants déterminent le résultat. Lorsque les enfants ont maîtrisé leurs tables de multiplication, ils peuvent préparer un jeu de bingo avec 100 numéros. Pour chaque numéro tiré, les enfants essaient d’identifier les deux chiffres qui, une fois multipliés, donnent le résultat.

Bataille navale

Dans ce jeu, les enfants énoncent les coordonnées, par exemple 4×5, et écrivent le résultat dans la case de leur carte. Si le résultat est correct et qu’il y a une partie du navire dans cette case, ils peuvent marquer le point et relancer le jeu. En cas d’erreur, l’adversaire reprend son tour et le gagnant est celui qui est le premier à couler toute la flotte ennemie.

Mots croisés

Il s’agit d’un magnifique jeu-exercice qui peut être joué en ligne. Le concept de base consiste à remplacer une grille de mots croisés normale par des tables de multiplication, disposées sous cette forme. En bref, avec un peu d’imagination et de patience, les jeux que vous pouvez créer avec les tables de multiplication sont très divertissants et créent une dépendance.

Au fur et à mesure que vous jouez, les tables de multiplication s’ancrent de plus en plus dans votre mémoire à long terme, jusqu’à ce que vous atteigniez un automatisme parfait entre la question et la réponse.

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